La campagne sur la protection de la forêt tropicale du bassin du Congo
Pourquoi cette campagne ?
Couvrant
près de la moitié du bassin du Congo second massif de forêts tropicales
humides du monde après l'Amazonie les forêts de la République
démocratique du Congo (RDC) sont le lieu de vie de millions d'individus
et abritent une biodiversité exceptionnelle, la plus riche d'Afrique.
Parmi les bailleurs de fonds présents dans le pays, la Banque mondiale
joue un rôle de première importance. Son plan de développement s'appuie
principalement sur l'exploitation des ressources naturelles et prévoit
que la RDC deviendra, d'ici à dix ans, l'un des principaux exportateurs
de bois au monde.
Or, jusqu'ici, les conséquences humaines et environnementales des
politiques forestières encouragées par les bailleurs de fonds dans la
région ont été désastreuses. La situation est d'autant plus
préoccupante en RDC que les politiques publiques y sont encore
embryonnaires et que la corruption et la résurgence des combats font
partie du quotidien.
Dans un pays tout juste sorti du conflit le plus meurtrier de la fin du
XXe siècle et où se préparent les premières élections
démocratiques,l'hypothèse selon laquelle l'exploitation industrielle
des forêts bénéficierait aux populations pauvres est une illusion.
L'année 2006 s'avère cruciale pour l'avenir de cette forêt et de ses
habitants. L'expiration prochaine du moratoire sur l'attribution de
nouvelles concessions forestières ne laisse que peu de temps pour les
protéger du pillage organisé. Comme le demandent des centaines
d'organisations non gouvernementales (ONG) en RDC, le développement du
secteur forestier doit avant tout répondre aux besoins des populations
locales et prendre en compte les droits des peuples autochtones.
Il est urgent d'établir de solides garde-fous pour que la Banque
mondiale et les autres bailleurs influents dans la région, tels que la
France, via l’Agence française de développement (AFD) notamment, ne
contribuent pas à une exploitation incontrôlée des ressources qui
alimenterait l'instabilité d'un pays encore fragile.
Les objectifs
Cette
campagne demande à la Banque mondiale et à l'AFD de mettre leurs
politiques forestières au service de la lutte contre la pauvreté et du
développement durable.
A cette fin, nous demandons :
Au president de la Banque mondiale :
- de promouvoir, en amont de toute nouvelle concession forestière,
un zonage sur l'affectation des forêts associant pleinement les peuples
autochtones et prenant en compte leurs droits fonciers traditionnels ;
- de commanditer une évaluation indépendante des conséquences
sociales, environnementales et économiques de l'action de la Banque
mondiale dans le secteur forestier en RDC.
Au directeur general de l’Agence française de développement :
- de mettre en place un programme spécifique d’appui à la gestion des
forêts par les populations locales ;
- de participer au renforcement de l'administration forestière pour
lui permettre d'assurer sa mission de suivi et de contrôle ;
- de réserver les financements publics aux seules entreprises
forestières s'engageant à respecter des critères environnementaux et
sociaux stricts.
L'action Ajoutez votre voix à celles de milliers d’autres citoyens et participez à la campagne en renvoyant 2 une cartes postales agir ici ou en particiaptn à la campagne en ligne. |